Test du clavier Razer BlackWidow Ultimate Chroma

Depuis quelques années, l’explosion de l’e-sport et du pc gaming bon marché a vu débouler le matos de PGM sur les étagères des grandes surfaces. On peut trouver des marques kéké tuning au carrefour du coin et s’acheter une belle souris bleue fluo bourrée de moulures en plastique en même temps qu’un family pack de PQ Moltonel. Dans cette masse informe de marques toutes plus putassières les unes que les autres, Razer, l’incontournable du genre, à su garder une certaine classe.

Créée en 1998, la marque peut être tranquillement considérée comme la pionnière du secteur, toujours au top avec des produits sobres et fiables, tirant pertinemment parti des dernières technologies. Le tout enrobé d’une communication pro, toute en douceur, qui ne prend pas ses joueurs pour des attardés amateurs de plastique et de leds, du moins, pas autant que les autres marques de périphériques pro.

Une souris de chez Dragon Gaming, trop stylé frère !

Lors du dernier CES de Las Vegas, la marque a été une nouvelle fois saluée par une bonne partie de la critique pour ses nouveaux produits, notamment le forge TV, le Nabu ou encore l’OSVR. Fort de cette réussite, Razer a donc décidé de marquer le coup et de faire profiter tout le monde de son petit succès. Ainsi, pendant 24h, l’entièreté de la gamme était disponible à moitié prix sur le shop officiel. C’était donc l’occasion rêvée pour craquer sur les articles les plus onéreux du fabricant. Dans mon viseur depuis quelques semaines : le clavier mécanique BlackWidow Ultimate Chroma qui affiche habituellement le prix gonflé de 180 €.
Après une nuit blanche (stocks limités, début de la promo a 3h du mat heure belge, gros rush sur le shop qui était surchargé) et quelques galères avec DHL qui ne sait apparemment pas se servir de google maps pour préparer ses livraisons, je déballais enfin ce monstre mécanique pour l’installer à la place de mon Logitech G110 qui, pour le coup, venait de se prendre un violent coup de vieux dans les touches.

Salut l’artiste !

Maintenant un petit mot sur les claviers mécaniques. Ceux-ci ont récemment eu droit à un retour en grâce auprès des utilisateurs intensifs, codeurs, graphistes et gamers qui en vantent les mérites de confort et de durabilité. La technologie est loin d’être récente puisqu’elle était déjà utilisée en 1978 par IBM, mais les coûts de production les ont rapidement mis de côté au profit des claviers avec switches en caoutchouc.

Dites bonjour à papy !

En ce qui me concerne, le BlackWidow Ultimate Chroma est mon premier clavier mécanique. Jusqu’ici, ma seule expérience avec cette technologie remonte à mes jeunes années, quand je lançais une version DOS de Doom avec un clavier IBM, ignorant tout de la technologie embarquée sous ses touches en plastique grisâtre. Depuis, j’ai eu le temps d’expérimenter toutes sortes de claviers grand public avec différents switches, et bien que je n’aie jamais vraiment ressenti le besoin incontrôlable de me procurer un clavier mécanique, le regain d’intérêt général et tout le bien qu’en disent ses aficionados m’a poussé à tester une de ces petites merveilles.

La gamme BlackWidow de Razer se décline en plusieurs modèles embarquant différentes fonctionnalités, le modèle Ultimate Chroma est donc le plus avancé et le plus onéreux de la série, normal, c’est celui qui possède le nom le plus long (CQFD). Réunissant la totalité des features BlackWidow, il s’agit donc d’un clavier mécanique aux touches individuellement rétroéclairées par des Leds capables de produire 16,8 millions de couleurs.

Ce qui frappe d’entrée de jeu, c’est l’aspect massif du clavier, technologie oblige, les 110 touches possèdent chacune leur switch green Razer individuel, ce qui demande de la place et alourdit fameusement la bête jusqu’au petit kilo et demi. Ensuite, après avoir branché les 2 fiches USB au bout du câble torsadé, c’est la qualité de l’éclairage qui envoie du lourd. Une fois le logiciel fourni installé, on commence à s’émerveiller devant les fonctionnalités fournies.

Le configurator Chroma

Car l’argument de vente numéro uno du clavier, celui qui justifie son prix et son nom, reste son fameux système de rétroéclairage. Piloté par un logiciel assez complet, l’ensemble de touches est capable de produire des effets plutôt impressionnants et entièrement customisables. Avec plus de 16 millions de couleurs au tableau, des animations réactives ainsi que la possibilité d’exporter ses configurations, les combinaisons sont quasiment infinies. Le tout est flanqué des indispensables touches macro programmables et des profils éclairage + macro pour chaque programme exécutable. Une petite communauté se forme d’ailleurs çà et là pour partager les différentes config et en faire profiter tout le monde.

Ici, malgré une réactivité améliorée sur le papier, pas de différence justifiant pleinement l’achat d’un clavier mécanique…

Concernant la prise en main, il faut bien avouer que la sensation de frappe est plutôt satisfaisante, le toucher est solide, ferme et ce bon gros clac mécanique est du genre jouissif. La fatigue est certes moindre sur les longues sessions et les heures de gaming sont moins rudes pour les articulations. Par contre, niveau performances en jeu, c’est plutôt bof. Vétéran du fps, l’idée de passer sur clavier mécanique pour améliorer mes performances ne me fait ni chaud, ni froid. Contrairement au jour où j’ai décidé d’opter pour une souris laser Razer Deathadder, boostée en sensibilité, j’ai directement senti une différence qui m’a permis d’améliorer ma précision, ma maniabilité et mes réflexes. Ici, malgré une réactivité améliorée sur le papier, pas de différence justifiant pleinement l’achat d’un clavier mécanique, Razer ou autre.

Le BlackWidow n’est donc pas un indispensable pour poutrer en ligne, après tout, la marque a été fondée par des ingénieurs et des pros du marketing, il faut bien convaincre son public. Malgré cela, le clavier reste un monstre jouissif, solide et ultra looké.

Enfin, les seuls bémols que l’on peut mentionner sont l’encrassement facile du clavier (comme vous avez surement dû le constater), l’absence de touche multimédia dédiées, pas de modèle belge et surtout le bruit, inévitable avec un clavier mécanique, bien que la future version stealth proposera des touches silencieuses et s’appellera pour le coup Razer BlackWidow Ultimate Chroma Stealth, sans déconner.

Pour conclure, si vous avez 180 € à cramer dans un clavier, vous pouvez tranquillement les cramer dans celui-ci, surtout pour son aspect t’as vu ? quand les copains passent à la maison. Sinon, pour la moitié du prix, vous pouvez vous offrir un basique BlackWidow qui sera tout aussi performant, l’éclairage de kermesse en moins. Quoi qu’il en soit, et ça s’applique pour une bonne partie de la gamme Razer, chaque euro investi est rentabilisé tant la qualité générale des produits, leur fiabilité et leur durabilité sont exemplaires.

Vous trouverez plus d’infos sur les claviers mécaniques ici, ici, et ici. Et un détail complet sur materiel.net.

KLSN

Fripon de longue date, spécialiste des intertubes, graphiste, community manager, marketeur et pubeur, tout m’intéresse et je ne pense pas pouvoir tenir 2 minutes sans regarder un écran… Le gars.

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